Le propre de l'homme
Triptyque, graphite sur papier, 40 x 50 cm
Dans les montagnes coréennes, un jeune garçon arpente les forêts et découvre la nature. Sa route croise celle d'un poisson, d'une grenouille et d'un serpent, auxquels il attache une pierre au bout d'une ficelle. Le spectacle des animaux luttant pour se déplacer l'amuse beaucoup et son rire s'élève haut.
Son maître, juché non loin, l'observe à chaque fois et secoue lentement la tête.
La nuit venue, il attache à son tour un rocher dans le dos de son jeune disciple qui, au réveil, pleure et se plaint de ce nouveau poids qui lui pèse. Son maître lui demande alors si, à son avis, le poisson, la grenouille et le serpent ont souffert autant que lui. L'enfant répond par l'affirmative à chaque fois et son maître lui annonce qu'il lui enlèvera la pierre dès lors qu'il aura retrouvé chacun des animaux qu'il a lesté la veille. Et si d'aventure l'un d'eux est mort, le garçon devra porter ce poids éternellement dans son cœur.
(Récit tiré du film Printemps, été, automne, hiver... Et printemps, de Kim Ki-duk)
À partir de l'image de ce jeune garçon qui, péniblement, découvre le poids existentiel de la mort dans le printemps de sa vie, Le propre de l'homme est un triptyque de dessin déclinant trois manières d'appréhender cette charge ontologique, entre écrasement, endurance ou tentative d’allègement.