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Pensées intraduites

édition, 2015

L’absence inconnue, 
miroire opaque, 
le songe s’y perd. 
Le noir fait écho, 
alors que la lumière brille par son obscurité, 
elle empêche, 
les yeux de cligner, 
la sueur de couler, 
le spasme d’une fleur de croîre à l’ombre. 
Une tête qui nie est une petite mort, 
le sourire trouve le jour. 
A part aimant, 
à part amant, 
liberté du tant.

 

 

Alizée qui dort signifie mer d’huile, 
le cœur du marin tressaute, 
s’invente des vagues. 
Fleurs envolées, 
amourettes déracinées.

 

 

Le bruit, 
l’enfant dans un coin, 
cube, tube, gémissements. 
La ouate dégueule de la gorge du doudou, 
l’aire de jeu se vide, 
les balançoires hurlent l’absence. 
Grincement absents des affreuses machines, 
qui chartrent rêves et oppressions, 
l’âme s’élève, 
le corps se serre, 
l’âme s’enlève, 
l’écho sincère. 
Reste.

 

 

Allume. Clignote. Brûle, 
gueule grande ouverte, 
sur un nouvel horizon. 
Le marin désillusionné, 
qui voit sa terre se mouvoir. 
Terre il y avait, typhon l’emportait, 
le bruit du bouchon retiré, 
le bruit du flot qui coulait, 
marin, des illusions nées, 
avale le liquide amer, coloré. 
L’impossible se mange à la petite cuillère de nos jours, 
oui monsieur.

 

 

 

Ouvrir une porte et mourir sur le vide, 
la poignée dans la main, 
instants perdus. 
Solides colliers, qui en roulant marquent la chair.` 
Un crâne est infiniment plus poétique 
quand quelques mouches flânent 
dans le noir de l’orbite. 
Etreintes, 
Pourrir la valse, 
Lune de plomb. 
Arlequin danse, les fers aux pieds, 
pour le plaisir pervers des petits enfants endormis. 
Il rêve du cosmos. 
Poussière soufflée, 
vent effacé, 
s’offrent au dépôt de la cendre, 
un geste de la main disparaît.

 

 

Sonne le jour, 
la petite fille s’endort sur ses espoirs, 
bien au chaud, entre ses cils. 
Masse noire qui se met à suinter, 
perle qui roule, 
marque le sillon. 
Senteurs, saveurs, je ne t’oublie. 
A creuser sa tombe, 
on préfère y choisir ses meubles. 
Faudrait pas passer l’éternité sans pouvoir s’asseoir. Valse lancinante, 
aux souffles angoissés, 
de ces personnes qui n’en ont plus. 
Perdus, 
s’envolent, 
fuient, 
pour ne plus se rencontrer.

 

 

Dans la tumulte, 
s’exaltent les songes. 
Se débattre, 
rien ne vaut le défi du bourreau, 
la morgue joyeuse. 
Cave aigre-douce, 
des litres, jusqu’à toi. 
Pensées ether, jusqu’à toi. 
Boue, jusqu’à toi. 
Marche, marche, mâche, 
dimanches à la mortalité cynique, 
on n’imagine pas, 
la solitude du rat sous les mondains.

 

 

Clapotis du doigt ennui,
Surface rigide du rien
Sans que l’œil morne
Ne s’attrape une mouche,
Seule vagabonde, narquoise
Océan statique
A mes yeux
Au même plan
L’insecte et le temps

 

 

Macabre gymnastique
Saisir celui qui vient
Pour son propre bien
Dans sa prison linguistique
Un peu sale
Sec, inutile
Encastré dans les mots
Les doux mots de titane
Immuables

 

 

Danger de soi
Sémantique, hic
Aux crocs de verbe
Pique, tique les yeux
Pierre roulée et enfumée
Plisse sa voile déroulée
Qu’a-t-elle à craquer
Plutôt s’engloutir
C’est fini et c’est donné
L’animal viole son vocabulaire
Et se tient droit
Ils ne comprennent pas
Les balbutiements du monde
Mordent par la charnière
Sous la voûte
Une percée de lumière
Comique
Déchirement de matières
Qui vivent pour se venger d’être.

 

 

Silence de l’ennui,
tic-tac de l’horloge,
la vieille fume, 
satisfaite,
rien ne se passe.
L’immobile est roi, 
dans la maison des vieux,
demain a les couleurs de l’impossible.

 

 

Les rires des clowns écharpent tes joues,
la musique, 
obsène,
hurle son décalage.
la mort frappe,
le public est en extase.
l’artiste salue, 
le père se tait.
Petite chose qui tremble dans l’étreinte.
Ébranlée.
Forte.
Charlène.

 

 

Tremblement du rapport, 
le funambule se crispe,
joue emperlée.
Le vent souffle,
le vent aux yeux de glace.

 

 

Brut,
Fin,
Rien,
Bien.

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